Février

2023

cadran limites solaires hiver ete annotations
Simulation des limites hiver-été d'un cadran solaire aux Marjoris

Une chance

Sans préméditation, les choses sont parfois bien faites :

Nous étions à Tanneron le jour de l’équinoxe de printemps !
Jour favorable pour mesurer la longitude et la latitude du lieu.

Johannes Henricus KIRSCHSTEN
(Suite de la lignée KIRSCH)

Johannes KIRSCHSTEN
et Elisabetha REICHART

1650

Johannes Henricus, tonnelier, né à Piesport sur les bors de la Moselle, Rheinland-Pfalz autour de 1650, a émigré dans le sud à Nousseviller où il meurt le 7 juin 1725 à l’âge de 75 ans environ.

1659

Son mariage avec Elisabetha REICHART a probablement eu lieu à Niederemmel où est née son épouse en 1659. Celle-ci décède le 14 avril 1709 à Nousseviller à l’age de 50 ans.

Johannes est inscrit dans les registres de Niederhemmel sous le nom de KIRSTEN à certaines occasions. Dans les premiers registres de Noussewiller, on le trouve indifféremment sous les patronymes KIRSCHTEIN ou KIRSTEN. Après son mariage sur les rives de la Moselle, le couple se fixe d’abord sur la rive droite à Niederhemmel. Leurs deux premiers enfants, Florius et Pierre, meurent en bas âge et la famille quitte la bourgade en 1681 après la naissance de leur fille Catherine pour une destination inconnue.

Contexte historique

La petite famille saisit une offre de repeuplement à l’extrême est du Duché de Lorraine pour s’installer à près de 100 km au sud.

Une nouvelle vie de colon à Nousseviller-les-Bitche commence alors pour eux dans le cadre du repeuplement de la Seigneurie de Bitche vidée de ses habitants massacrés, morts de faim, d’épidémie, d’épuisement ou de froid au cours de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) et des décennies suivantes.

De 1680 à 1740

Il s’agit, entre 1680 et 1740, d’une phase d’immigration et de reconstruction pour cette région sinistrée. Laissons la parole à Didier Hemmert (D.H.), directeur des archives de la Ville de Sarreguemines (malheureusement décédé le 4 avril 2020 à l’âge de 63 ans victime de la pandémie CoVid-19) :

« Les premiers acensements de Nousseviller [défrichage et attributions] sous l’égide du Comte de HANAU ont lieu à partir de 1685/86. La cérémonie d’allégeance avec prestation de serment a lieu en mai 1788 (présence attestée de 3 familles catholiques et 15 enfants en août 1688). Cependant, sans qu’il soit possible d’avancer des preuves formelles, peut-être faut-il conclure à un échec de la tentative de peuplement patronnée par le Comte de HANAU, car aucun document n’apporte de précisions sur le devenir de ces trois familles de pionniers dont on perd toute trace après 1688 ? Il est tentant de le croire ».

 

Arrivée à Nousseviller-les-Bitche

Johannes Henricus aborde la quarantaine lorsqu’il s’installe vers 1690 avec sa femme Elisabetha, sa fille Catherine âgée d’une dizaine d’années et son fils Gaspard âgé de 2-3 ans dans leur nouveau cadre de vie. Ils assurent la relève des pionniers précédents en jouant un rôle décisif dans le développement de la localité où naîtra leur dernier fils, Pierre, le 27 mai 1691, baptisé le jour même à Volmunster (à 2,5 km). Dans un document de 1702 le papa déclare « être établi à Nousseviller depuis 13 ans » ; leur installation se situerait donc autour de 1691.

Par ses origines trévoises, Johannes Henricus était un compatriote du Seigneur de Weiskirch, Sieur Jean de MULLER, établi à 2,5 km de Nousseviller. Alors l’installation de la famille à proximité ne serait peut-être pas le fruit du hasard, car Jean de MULLER est au service du Prince électeur de Trèves depuis de longues années. Les Familles MICHELS, THOMAS, JAX, de la même région d’origine s’installent également à Nousseviller à la même période.

Prospérité

Une quinzaine d’années à peine après leur arrivée, les affaires ont l’air de prospérer. Poursuivant dans son pays d’accueil la tradition de se mettre sous la protection de l’Archange St-Michel, et peut-être aussi en remerciement pour la réussite de sa famille, Johannes Henricus fait construire à ses frais à Nousseviller en 1705 une chapelle dédiée à l’archange Saint-Michel, saint Patron de Piesport, son village natal.

 

Simulation d’un cadran solaire sur la façade “sud” des Marjoris

Robertus Ulugh Begus(*)
«·Astrologus Marjoricus Samarcandae·»

Robertus fut sélectionné pour exécuter les savants calculs et procéder aux mesures astronomiques préalables en vue de la réalisation d’un cadran solaire à installer sur la façade sud des Marjoris. Que les généreux maitres des Marjoris soient ici chaleureusement remerciés de la confiance qu’ils m’ont ainsi accordée. Document ancien incontestable du 16e siècle :

remerciements Robertus
Document incontestable du 16e siècle

Desorientation de la façade sud vers l’est

  • Mesure solaire :  23,8° ± 0,4°
  • Google Earth :    23,7° ± 0,5°
  • Cadastre :           23,3° ± 0,5°

Mesures solaires de la position

  • Latitude : 43 ° 34′ N
  • Longitude : 7° 30′ E +/-1° (*)
    Vérification GPS :
  • GPS : 43° 34,2′ N,    6° 50′ E

 (*) Clin d’oeil à Ulugh Beg (1394-1449), Grand Prince, puis Sultan timouride en Transoxiane (Asie Centrale), astronome de Samarcande ayant compilé les tables sultaniennes (positions de plus de 1·000 étoiles) utilisées pendant plusieurs siècles après son assassinat.

Remarques

  Une chance
Être sur place le jour de l’équinoxe de printemps pour procéder à une mesure solaire de l’orientation de la façade était une chance inespérée pour fournir par la même observation la latitude (correction de hauteur du soleil nulle ce jour-là par définition), et la longitude (sans correction de l’équation du temps, qui est faible, en moyenne légèrement négative de l’ordre de -3 ou -4 minutes d’horloge, à l’équinoxe de printemps).

  Longitude
La longitude est entachée d’une incertitude de ± 1°, car je n’ai pas eu la présence d’esprit de noter, très précisément, l’heure exacte de mes relevés autour du midi solaire (culmination). Je n’ai donc pu estimer l’heure exacte de la culmination qu’à ±2 minutes d’horloge près ; ce qui se transforme en une incertitude de l’ordre d’un demi degré de longitude. Explication à la portée d’un enfant : Le parcours apparent du soleil est de 360° en 24 heures, c’est-à-dire 15° à l’heure, ou encore ¼° à la minute, ou encore 1° en longitude pour 4 min d’horloge.

Une vérification ultérieure pour ce jour-là, 20 mars 2023, m’a indiqué que la valeur de l’équation du temps était de –7,5 min environ, ce qui veut dire que midi solaire était 7,5 min avant le midi d’horloge du lieu, correspondant presque à 2° de correction de longitude en plus vers l’est. C’est bien le sens de l’écart observé.

ligne rk

Abonnez-vous à la chronique KIRSCH

Vous serez averti par E-mail à chaque mise à jour mensuelle.
Vous pouvez aussi m'envoyer vos photos ou un lien de téléchargement
à r.kirsch@free.fr Je serai ravi de les mettre en ligne sur ces pages.

Espace visiteur

  • Publication publiée :28 février 2023
  • Auteur/autrice de la publication :
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Laisser un commentaire