Juin

2024

2024 9juin communion estelle 938d
Notre plus jeune petite-fille en juin

Il faut une grande hardiesse pour oser être soi.


 Alfred Delacroix (peintre, 1798-1863)

Premières communions à Bois d’Arcy

Un long week-end à Bois d'Arcy

Messe de première communion pour Estelle et ses amis de catéchèse

Nous avons fait le déplacement à Bois d’Arcy avec Floriane la marraine d’Estelle.

Une belle journée ensoleillée et une température idéale étaient au rendez-vous, si bien que le repas, sur la terrasse du patio, fut un agréable partage en famille suivi d’un moment de détente avec nos petits-enfants.

Tribu Jean-Paul Kirsch à Leyrieu

Week-end festif de cousinades à Leyrieu

Du vendredi 21 au lundi 24, la tribu de Jean-Paul Kirsch a réuni 22 participants. Parmi ceux-ci les 6 patronymes de descendance étaient présents : Kirsch, Munsch, Schmitt, Lang, Thomas, Doudaine. Margaux représentait ses enfants et son conjoint Leonard.

    • de grandes tablées
    • à boire et à manger à profusion
    • du soleil et de la pluie
    • de bons moments partagés avec des jeux
    • des rires et de la bonne humeur

Beaucoup d’amour circulait entre les trois générations réunies parmi lesquelles le dernier arrière-petit-fils de Jean-Paul, le petit Gabin, émerveillait tout le monde à l’occasion de son premier anniversaire. 

Communication et photos de Nathalie

Yzabel Cue dipômée

High school graduation, 2024, à l’École Internationale de Genève
She did it!

.Multilinguisme de routine

Le « Baccalauréat International », le diplôme de l’École Internationale de Genève, a été développé par des enseignants de la fin des années soixante.ecolint Il est actuellement proposé dans plus de 5000 écoles à travers le monde.

Tous les élèves sont encouragés à maîtriser tant le français que l’anglais, et un grand nombre de programmes sont bilingues ou proposés dans les deux langues.

Félicitations à Yzabel et sa maman Wendy ainsi qu’à nos amis ses grand-parents, Nelson et Lily de Hong-Kong, qui sont venus à Genève pour cet événement.

 

High school graduation, 2024, à l’École Internationale de Genève. She did it!

Joue-t-il avec la dynamite ? – La suite le mois prochain. (illustration © Ravier Muñoz pour Courrier International)

Le triple défi français du moment

Élections législatives
2024 democratie (© zehra omeroglu turquie)
© Zehra Omeroglu
(Turquie)

Nouvelle-Calédonie
nc garder un recit commun (© piet 2024)
© Piet

Jeux olympiques
jo de paris (© deligne
© Deligne

À la suite de l’élection de nos députés européens, les avancées un peu partout en Europe des candidats d’extrême droite, poussent notre président à dissoudre l’assemblée nationale sur un coup de tête et contre l’avis de ses conseillers.

Comment en sommes-nous arrivés à promouvoir à ce point le RN en France ? La publication du 16 juin 2024 dans The Conversation, d’un article d’Alexis Lévrier, historien de la presse, éclaire un peu le sujet (maître de conférences à l’Université Reims Champagne-Ardennes, chercheur associé au GRIPIC Sorbonne Université)

La crise politique que nous vivons prouve la réussite du combat civilisationnel mené par Vincent Bolloré.

Succinctement, on peut résumer quelques étapes :

Vincent Bolloré a construit un empire médiatique influent, débutant avec l’acquisition de fréquences TNT gratuites et la revente lucrative à Canal+.

vincent bollore

  • La manière dont le groupe Bolloré déteint sur d’autres titres de presse ou sur le monde politique donne le sentiment qu’il façonne l’espace médiatique.
  • En cela il compare Bolloré à François Coty, un industriel du début du 20e siècle, et à Rupert Murdoch pour son impact sur les médias et la politique.

Malgré la puissance de son empire, il reste cependant des espaces de résistance, notamment dans la presse indépendante ou dans des journaux détenus par des magnats qui respectent le travail de leur rédaction. On pourrait espérer que la presse française saura faire preuve de résilience. Cela sera-t-il suffisant pour arrêter ou inverser la la droitisation ? Lire l’article

Confusion dans la campagne électorale des législatives

Les événements internationaux invitent l’immigration et l’antisémitisme dans les discours de campagne. L’antisémitisme imprègne à un tel point la campagne électorale des législatives que les autres racismes en sont presque évacués. De plus, il sème la confusion en se présentant souvent sous les habits de l’antisionisme, tandis que le soutien à la cause palestinienne pervertit parfois le Hamas en un combattant de la liberté.

emmanuel le magnifiqueIl y a 5 ans déjà  – après les portraits par Patrick Rambaud de « François le Petit » et  de « Nicolas 1er » celui d’« Emmanuel le Magnifique » (Édition Grasset) » présentait en 2019 notre président pendant son 1er mandat comme un homme solitaire sans amis proches, décidant tout seul. C’était bien senti et prémonitoire. (Source : « Macron est un jésuite », entretient sans langue de bois, avec Patrick Rambaud, par David Caviglioli dans Nouvel Obs du, 6 janvier 2019)

Macron tombe parce qu’il est tout seul. Il a organisé sa solitude. Il a balayé tout le monde. Il a détruit les partis qui pouvaient le soutenir. Il est seul contre tout le monde, maintenant. (Patrick Rambaud, en 2019)

Le mois prochain nous en saurons plus sur la tournure que prendra en France la vie politique et la vie tout court…

Coopération astronomique franco-chinoise (lancement de la mission SVOM depuis Xichang, dans le Sichuan – © Adek Berry, AFP, clic sur titre)

En ce mois de juin, deux instruments français dans l’espace
SVOM et MTX, par l’entremise de la Chine

Ancien spécialiste d’instrumentation, je ne reste pas insensible à ce genre d’exploit

Étude des sursauts gamma

Le 22 juin 2024, dans le cadre de la mission spatiale franco-chinoise SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor, voir Note 1), la fusée chinoise Longue Marche 2C a placé avec succès, depuis la base de lancement de Xichang dans le Sichuan, un instrument d’observation en orbite terrestre à 625 kilomètres d’altitude. Cette mission a pour objectif de détecter et d’observer les sursauts gamma issus des explosions ou fusions d’étoiles les plus lointaines.

Les sursauts gamma sont des phénomènes énergétiques de l’Univers, résultant parfois de la fusion d’étoiles à neutrons ou de la mort d’étoiles massives dans des galaxies lointaines. Étudier ces sursauts gamma contribue à mieux comprendre la formation de notre Univers. La France fournit deux des quatre télescopes installés à bord dont l’instrument principal ECLAIRs, chargé de détecter et localiser la source de ces sursauts gamma. L’observatoire astronomique de Strasbourg est impliqué dans le traitement des données de la caméra à rayons X MTX

Infographie pour tout comprendre : https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/mission-svom-linfographie-pour-tout-comprendre

Note 1 : la collaboration SVOM, prévue pour une durée de trois ans, est le fruit d’un accord entre la China CNSA (National Space Administration) et le CNES (Centre national d’études spatiales), avec des contributions importantes du CEA (Centre d’Etude Atomiques) et du CNRS (Centre National de Recherches Scientifiques).

Exploration de la lune

Le 2 juin 2024 à 0 h 23, heure française, le véhicule lunaire chinois Chang’e-6, s’est posé sans encombre sur la face cachée de la Lune dans la région du bassin d’Apollo. La sonde a effectué un retour historique en rapportant sur terre le 25 juin 2024 une cargaison exceptionnelle de roches lunaires. Un succès de plus pour le programme lunaire chinois qui totalise à ce jour 4 missions posées dont 2 sur la face cachée.
Chang’e 6 embarquait quatre instruments non chinois : l’instrument français DORN voir note 2, INRRI un rétro-réflecteur laser italien (pour déterminer avec précision l’orbite de futurs orbiteurs lunaires), NILS un instrument suédois de mesure des ions négatifs réfléchis par la surface et iCUBE Q un «·cubesat 6U·» pakistanais pour la détection de traces d’eau.

Note 2 : DORN (Detection of Outgassing Radon) est sous la responsabilité scientifique de Pierre-Yves Meslin de l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie à Toulouse qui en est le maître d’œuvre sous la maîtrise d’ouvrage du CNES. C’est un spectromètre alpha (noyaux d’hélium) qui mesurant la décroissance radioactive du radon. Le radon est un gaz rare inerte issu de la décroissance radioactive de l’uranium via le radium. Le radon est le traceur idéal du dégazage lunaire, il vient alimenter l’exosphère de la Lune qui est une atmosphère dynamique extrêmement ténue issue de ce dégazage, mais aussi du vent solaire et du bombardement micro-météoritique. Le radon a déjà été détecté autour de la Lune depuis l’orbite (Apollo 15 et 16, Lunar Prospector et Kaguya) mais jamais depuis la surface, ni avec la sensibilité supérieure de DORN.

SVOM expliqué en vidéos : https://astro.unistra.fr/fr/2024/06/28/lancement-de-la-mission-svom/

The Conversation, un article à lire sur le sujet

CNES, une vidéo sur les sursauts gamma : https://youtu.be/jwLmvoaXHhc

Ci-dessous, plus de détails sur les instruments français embarqués :

ECLAIRs, est un un télescope X et gamma à large champ pour détecter et localiser les sursauts gamma dans la bande des rayons X et des rayons gamma de basse énergie. Son grand champ de vision couvre un sixième de l’ensemble de la voûte céleste. Il détectera les sursauts gamma et fournira leur position avec une précision d’une dizaine de minutes d’arc, équivalente au tiers du diamètre apparent de la lune. 

Ce télescope est développé sous maîtrise d’œuvre du CNES avec des laboratoires français sous tutelles du CEA, du CNRS et de ses partenaires, notamment l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNES/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier), l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (CEA) et le laboratoire « Astroparticule et cosmologie » (CNRS/Université Paris Cité).

Plus de détails techniques sur le maque de codage du télescope ECLAIRs : https://www.svom.eu/masque-code/

MXT ((Microchannel X-ray Telescope) est un télescope à champ étroit de haute précision angulaire sensible aux rayons X de basse énergie pour l’observation des sursauts gamma.

Avec son petit champ de vue (57×57 minutes d’arc), il détectera l’émission rémanente des sursauts gamma et en fournira la position sur la voûte céleste avec, dans 50% des cas, une précision supérieure à 30 secondes d’arc, soit le diamètre apparent de Jupiter.

Concrètement, quand un sursaut gamma sera détecté par ECLAIRs, le satellite se réorientera en quelques minutes pour viser précisément la zone de l’événement localisé et permettre ainsi aux instruments ayant un champ de vue étroit, notamment MXT, d’observer à leur tour ce sursaut. L’information liée au positionnement du sursaut gamma sur la voûte céleste sera également transmise au sol en moins d’une minute, grâce à un réseau d’antennes déployé tout autour de l’équateur et des tropiques, jusqu’à deux centres de veille établis en France et en Chine. Ces derniers pourront alors lancer des investigations complémentaires et le cas échéant alerter les grands télescopes terrestres afin qu’ils puissent à leur tour s’orienter vers la zone du ciel et observer le sursaut gamma.

Ce télescope est développé sous maîtrise d’œuvre du CNES, avec le CEA et le CNRS à travers, notamment, le Laboratoire de physique des deux infinis – Irène Joliot-Curie (CNRS/ Université Paris-Saclay)1. L’Observatoire de Strasbourg a contribué à son développement, en particulier pour l’outil de traitement de données et les bancs de simulation pour les pipelines scientifiques.

insigna (© oceania cuises)
L’Insigna (© Oceania Cuises)

Secours de migrants dans l’Atlantique.

Par un paquebot de luxe, le 20 juin 2024

Le navire de croisière Insignia a été alerté le 20 juin par par le centre de sauvetage en mer de Tenerife d’un SOS pour des migrants africains naufragés en détresse. Un pétrolier avait repéré leur pirogue à la dérive à 815 km au sud de Tenerife et donné l’alerte au centre de sauvetage, après avoir tenté vainement et constaté son incapacité de hisser à son bord les naufragés.

Les naufragés

Interrogés par le journal espagnol « El País », les passagers du paquebot décrivent un « spectacle triste », qui les a mis face à la dure réalité de la migration. Plusieurs corps n’ont pas pu être récupérés en mer, et parmi les rescapés pris en charge par la Croix-Rouge à leur arrivée, d’autres décès sont à déplorer, à l’hôpital à terre, suite à la déshydratation ou leur état sanitaire général trop dégradé.

Dans un esprit d’usage loyal (« fair use », sans recherche de profit), je mets à disposition l’article in extenso de Courrier International – l’hebdomadaire me pardonnera cette rediffusion :

Sauvetage de migrants Africains

Vendredi 21 juin, peu après 8 heures du matin, des centaines de touristes ont débarqué de leur paquebot à Santa Cruz de Tenerife. Certains sont allés se promener sur le quai, d’autres ont pris un minibus qui les conduirait aux attractions de la ville. En partant, ces voyageurs laissaient à leur droite les quelques tentes dans lesquelles la Croix-Rouge prenait en charge presque tous les citoyens subsahariens avec lesquels, pendant deux jours, les vacanciers avaient partagé l’épaisse moquette du transatlantique Insignia, après un dramatique sauvetage nocturne. Pour les premiers, après une visite express à Tenerife, l’étape suivante serait Lisbonne, puis finalement New York. Pour les autres, elle restait une inconnue.

Certains privilégiés peuvent s’offrir le luxe de passer six mois de vacances à bord d’un bateau de croisière où le prix des cabines va de 40 000 à 150 000 dollars (37·000 à 140·000 euros). Jeudi [20 juin], ils ont croisé la route de ces malheureux qui, en plein océan Atlantique, tentent de gagner les Canaries.

L’Insignia, un navire de 181 mètres de long, a récupéré jeudi à 0h31 67 Subsahariens – dont trois enfants ayant entre 7 et 9 ans, et une femme enceinte – et les cadavres de trois autres [selon un bilan des services de secours espagnols, 67 occupants de l’embarcation ont été secourus, et six autres sont décédés. Le tout sous le regard attentif d’environ 300 touristes, majoritairement américains et mexicains, qui s’étaient embarqués en juin pour une croisière sélecte autour du monde. « On vivait depuis presque cinq mois une traversée dans une bulle de bonheur », résume la Mexicaine Gila Padilla, une fois sur la terre ferme, « et soudain, on s’est heurté à cette triste réalité ».

La pirogue venait d’effectuer une vingtaine de jours de traversée, comme l’a calculé sur le quai Marcela Posca, du Service d’Urgence Canarien (SUC). L’embarcation a été repérée tandis qu’elle allait à la dérive, dans l’après-midi de mardi, par le pétrolier Philipp Oldendorff, à 815 kilomètres au sud de Tenerife.

L’équipage du pétrolier de 250 mètres de long n’a pas pu hisser les naufragés à son bord, et le Centre de sauvetage en mer de Tenerife a alors alerté l’Insignia, qui allait rallier Tenerife depuis le Cap-Vert. « Nous sommes passés partout dans le monde : Hawaii, la Polynésie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Afrique… Le rêve… » se remémore Pepe, un Mexicain de Monterrey, la cinquantaine, qui a payé son billet 90·000 dollars [83·000 euros] (sans compter les dépenses qu’il fait à chaque escale). « C’est un bateau très luxueux, très beau… Presque tous les passagers sont des gringos à la retraite, c’est le seul problème », plaisante-t-il.

Deux corps laissés à la mer

Et ainsi, le mercredi, à 19 heures, les voyageurs ont été dérangés dans leur routine. «·On nous a annoncé par mégaphone qu’une opération de sauvetage allait avoir lieu, poursuit Pepe. Tout de suite, à bord, la rumeur a enflé : on s’est demandé s’il s’agissait de migrants, si ça pouvait être un yacht qui avait subi une avarie, on ne savait rien·».

À 21 h 20, l’Insignia est arrivé sur les lieux indiqués par le pétrolier. «·Ç’a été un moment dramatique, assure Lea, une Américaine de Pensacola (Floride), qui parle avec les yeux embués de larmes. La mer était très mauvaise, avec beaucoup de houle. Depuis le pont, nous pouvions voir des membres de l’équipage lancer des cordages et rapprocher la barque. Dès que l’équipage les a tirés sur le flanc de notre bateau, ils sont devenus nerveux, ils voulaient tous monter en même temps·». Cette situation, comme en témoignent souvent les équipes du Salvamento Marítimo [Sauvetage en mer], constitue le moment le plus délicat de l’opération et peut déboucher sur des tragédies.

En effet, ce jour-là, l’état de la mer a empêché l’équipage de hisser deux des corps, qui sont restés dans la pirogue à la dérive – non sans qu’auparavant on ne leur ait fixé un dispositif de géolocalisation, pour les récupérer ultérieurement. Le Guardamar Urania [du Salvamento Marítimo] est parti de Hierro [île de Fer] avec cet objectif. Mais le jeudi, à 22 h 40, après plusieurs heures de recherches infructueuses, l’équipage recevait l’ordre d’abandonner l’opération.

«·On pouvait distinguer les cadavres dans la barque·»

Presque un jour avant, à 0 h 31 de ce même jeudi [dans la nuit de jeudi à vendredi], les marins de l’Insignia étaient parvenus à sauver tous les migrants, originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso ou de Gambie. Les passagers, et leurs portables, n’en ont pas perdu une miette.

«·On voyait depuis le pont qu’ils étaient désespérés et en très mauvais état de santé·», relate Jake, un New-Yorkais impatient, accompagné de sa femme et de sa fille, en route vers le centre de Santa Cruz de Tenerife. «·On pouvait même distinguer les cadavres dans la barque… Pauvres gens·». «·C’était un spectacle horrible·», renchérit Padilla.

«·Nous, là-haut, on avait tout, et on voyait ceux qui manquent vraiment de tout·».
Une fois à bord, les rescapés ont été rassemblés dans la salle de spectacle du bateau de croisière. «·On ne les a vus à aucun moment, commente Pepe. L’équipage a même installé une espèce de paravent pour délimiter la zone·». Lea confirme : «·Nous n’avons eu aucun contact avec eux. On les a fait monter dans des ascenseurs différents des nôtres·».

Rajiv (dont le prénom a été modifié) est un jeune Indien qui travaille à bord du navire. «·Nous leur avons servi de l’eau et de la nourriture·», raconte-t-il, nerveux, sur la Plaza de España de Santa Cruz de Tenerife, transgressant l’interdiction de sa société de parler de ce qui s’est passé. «·Ils étaient très affaiblis, ils parlaient à peine entre eux. Mais ils étaient calmes·».

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Santa Cruz de Tenerife 21 juin 2024 (© DESIREE MARTIN / AFP)

Collecte

Dans l’après-midi du jeudi, le capitaine de l’Insignia a expliqué au Salvamento Marítimo que la majorité des rescapés récupéraient bien, qu’on leur donnait à manger et à boire. En revanche, l’état de deux d’entre eux était préoccupant, ils présentaient l’un et l’autre des signes de déshydratation. L’un de ces deux rescapés a été évacué dès le débarquement, avec deux autres migrants, dont la femme enceinte, qui est en bonne santé. Pour le deuxième d’entre eux, un transfert urgent a été demandé. L’hélicoptère est arrivé trop tard.

Le 21 juin 2024 des migrants sont pris en charge par la Croix-Rouge à Santa Cruz de Tenerife. Selon l’agent Posca, du Service d’Urgence Canarien, les migrants «·paraissent faibles, ils vont mettre un certain temps à récupérer. De fait, on en voit beaucoup qui marchent en titubant à travers le terminal des bateaux de croisière, toujours accompagnés du personnel de la Croix-Rouge. Heureusement, avoir passé du temps sur le bateau les a aidés à se remettre. Sinon, la situation aurait été différente·».
«·Quand ils ont été sauvés, reprend Lea, on a éprouvé une très forte empathie. Je crois qu’on était tous mal à l’aise d’assister à ce spectacle, très tristes·». L’équipage du bateau a organisé une collecte d’argent, de vêtements et de chaussures. «·Je leur ai donné la moitié de mes affaires, souligne Pepe. Quelle importance ? Je suis un privilégié, j’ai largement tout ce qu’il me faut·».

«·Nous arrivions tout juste d’Afrique, conclut Gila Padilla. Toute la côte occidentale est très triste : sale, avec énormément de misère. On en repart le cœur serré, mais quand on voit ça, on comprend pourquoi ces gens risquent leur vie. Et c’est terrible de se dire qu’ils arrivent dans un pays où ils ne savent pas s’ils vont être bien reçus ou non·».

Encore faut-il qu’ils y arrivent. Nous sommes le vendredi matin, le va-et-vient des croisiéristes est incessant. Pour eux, les vacances continuent, les principaux centres touristiques du monde les attendent. Ils occupent une bonne partie du quai, jusqu’au moment où ils doivent s’écarter pour livrer passage à une procession de fourgonnettes sombres, sous escorte policière. Ce sont les services funéraires : ils transportent vers l’institut de médecine légale de Santa Cruz de Tenerife les quatre cadavres des dernières personnes qui n’ont pas pu réaliser leur rêve européen.

«·Chez moi, au Mexique, j’ai lu beaucoup de choses sur les migrations entre l’Afrique et les Canaries. Et aussi sur nos propres migrants, qui essaient de passer aux États-Unis, déplore Gila Padilla. Mais ce n’est pas du tout la même chose de voir ça de ses propres yeux·».

Guillermo Vega
Source : https://www.courrierinternational.com/reveil/2024-07-01#article-6

L’article original en espagnol :
https://elpais.com/espana/2024-06-21/opulencia-miseria-y-muerte-a-bordo-del-insignia-el-drama-migratorio-a-bordo-de-un-crucero-de-lujo.html?event_log=oklogin

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  • Publication publiée :28 juin 2024
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