Octobre
2024
Culture
« Lorsque le soleil de la culture est bas sur l’horizon,
même les nains projettent de grandes ombres »Karl Kraus, écrivain autrichien (1874-1936).
Six filles et petite-filles Kirsch à NY
Sous la houlette de Nina
Enfants et petits-enfants de Jean-Paul et Josy, Muriel, Marie-Paule, Nathalie et Carla, Margaux, Nina, ont séjourné pendant une semaine à New York pour découvrir la ensemble la Grosse Pomme.
Comme Nina avait passé une année entière près de Chicago, c’est sans doute elle qui la plus à l’aise pour gérer le quotidien avec les New-yorkais. Vidéo de leurs premières impressions.
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Aux 80 ans d’une amie de Nady du Lycée Jean Perrin (classes de 6e etc.)
Un anniversaire sous forme de retrouvailles
Une ancienne amie de Nady, de classe de 6ème du lycée Jean Perrin, a fêté ses 80 ans; pour cela elle a réussi l’exploit d’inviter, outre sa famille, plusieurs anciennes élèves de sa scolarité au lycée.
Plusieurs élèves du lycée Jean-Perrin présents à la fête ne s’étaient pas revus depuis plus de 70 ans ! Par ailleurs, et après le départ du lycée de ces classes d’âge, Robert y exerça la noble tâche de surveillant d’internat.
Amélie s’installe à Villeurbanne
Vue Ouest du balcon de son nouvel appartement
Amélie de Clermont-Ferrand à Villeurbanne
Après avoir étudié en alternance en travaillant à Clermont-Ferrand pendant trois années, puis occupé un poste d’ingénieur chez Biocorp Novo Nordisk production à Issoire, Amélie cherchait à se rapprocher de Lyon. Elle a démissionné et déménagé fin septembre à Villeurbanne pour un nouvel emploi à partir 2 octobre à Décine-Charpieux.
Encore dans les cartons du déménagement d’Amélie et de Yassin,
nous avons dîné chez eux, pour marquer ce changement.
Justine et les garçons
Justine qui travaille à Grenoble s’y est fait de bons amis. Elle est partie en vacances au volant du Jumpy Citroën familial avec six amis. Ils étaient hébergés dans l’Algarve, la côte Sud du Portugal. Les surfeurs du Sud du Portugal se retrouvent sur la plage de Monte Clerigo. Pour les grosse vague il faut aller pus au Nord à Nazaré connu des surfeurs professionnels comme Justine Dupont à voir quelques images plus loin.
Cette escapade de Justine remémore, à Nady et robert, leurs deux très plaisants voyages dans ce beau pays. En voiture du Nord au Sud en mai puis dans l’Algarve en décembre la même année.
Justine Dupont, homonyme par le prénom,
surfe les grosses vagues
J’avais déjà mentionné en juillet à l’occasion des JO, les exploits de Justine Dupont. La Française de Lacanau, championne du monde des très grosses vagues, surfe à Nazaré au Portugal des vague de plus de 20 m, équivalentes en hauteur à un immeuble de 8 étages. Un spot de surf où elle a failli laisser sa peau ! La vidéo, au ralenti, d’une minute 1/4 donne la chair de poule.
En allant à Nazaré, ne vous attendez pas à ces vagues monstrueuses, vous avez toutes les chances de trouver une plage tranquille. En général elles se produisent par mauvais temps au grandes marées d’équinoxe.
Documentaire avec interview de 2′ 30′ sur France TV :
Justine Dupont surfe les plus grosses vagues au monde.
Sur YouTube, les plus grosses vagues du monde : 8 min à Nazaré
Joana globe troter
Thaïlande Phetchaburi (© dulyanut)
Joana
Joana ne perd pas son temps, non seulement elle a été en classe en différentes langues par échange scolaire international en Allemagne, en Espagne, en Pologne, mais pendant les vacances, elle trouve moyen cette année de faire un camps Scout, d’aller en Thaïlande, et en ce mois de septembre en Irlande.
Mornant
Concer aux chandelles dans l’église romane de Montagny
Concert aux chandelles
À l’occasion des
«·Journées du Patrimoine·»,
en fin de dimanche après-midi,
nous avons apprécié un concert en duo, piano violon, à la chapelle romane de Montagny.
Au violon : Alain Arias
Au piano : J.Baptiste Mathulin
tous deux diplômés du Conservatoire National Supérieur de Lyon et lauréats de concours internationaux.
Au programme
• Beethoven – Sonate “Le Printemps”
• Manuel de Falla – La vie Brève
• Dvorak – Danse slave n°2
• Chopin – Polonaise n°6 et Prélude n°15 “La goutte d’eau”
• Brahms – Danses hongroises n°5
• Wieniawski – Polonaise Brillante
• P. de Sarasate Carmen fantaisie
Un partisan de l’indépendance sur le bord d’une route avant les élections législatives
District de la Vallée du Tir, 27 juin 2024 © Delphine Mayeur -AFP
Le 24 septembre, fête de la citoyenneté en Nouvelle Calédonie
Jour férié sur l’île, le 24 septembre, qui marque la prise de possession de l’archipel par la France en 1853, reste une date sensible en Nouvelle-Calédonie. Même cette fête a été rebaptisée, depuis 2004 en « Fête de la citoyenneté », l’archipel reste miné par les inégalités.
Lettre de
Nouvelle-Calédonie
😔Nouméa, il est 23 h, je remonte du «·front·» en bas de la maison où je suis depuis 16 h. La ville est détruite…
Que le gouvernement français n’ait pas bien géré ce dossier, c’est un fait…
Mais la façon dont la CCAT (Comité de coordination des actions de terrain) a organisé tout cela est en train d’être mis au grand jour .. Ce sont des fous capables d’envoyer leur gosses détruire toutes les infrastructures du pays – ils ont été formés pour incendier les immeubles, les bâtiments avec cocktails Molotov, véhicules volés et j’en passe. Tout cela était programmé et ce depuis bien plus d’un an…
Tutugoro il y a 2 ans déclarait que l’économie pouvait bien s’écrouler, les kanaks retourneraient aux champs – le fameux « ben tant pis ».
Le gouvernement, le congrès, sont complices, Wamytan le 1er … qui organise des voyages sponsorisés au nom du Congrès en Azerbaïdjan ! …
Ainsi commence le courriel du 20 mai 2024 d’un choriste de Nouméa à Jean-Claude son ancien chef de chœur, mon ami du plateau mornantais.
😔Nouméa, il est 23h, je remonte du « front » en bas de la maison où je suis depuis 16h.
La ville est détruite…
Que le gouvernement français n’ait pas bien géré ce dossier, c’est un fait… mais la façon dont la CCAT (Comité de coordination des actions de terrain) a organisé tout cela est en train d’être mis au grand jour… Ce sont des fous capables d’envoyer leurs gosses détruire toutes les infrastructures du pays – ils ont été formés pour incendier les immeubles, les bâtiments avec cocktails Molotov, véhicules volés et j’en passe. Tout cela était programmé et ce depuis bien plus d’un an… Tutugoro il y a 2 ans déclarait que l’économie pouvait bien s’écrouler, les Kanaks retourneraient aux champs – le fameux «·ben tant pis·».
Le gouvernement, le congrès sont complices, Wamytan le 1er… qui organise des voyages sponsorisés au nom du Congrès en Azerbaïdjan !
Ingérence
Tout ceci étant téléguidé par la Russie à minima (comme en Afrique entre autres)… la Chine aussi qui lorgne sur nos eaux, nos terres et leurs richesses, prête qu’elle est à venir récupérer le magot, du Vanuatu (qu’elle annexe, spolie et corrompt), des Salomon et de Fidji où elle s’installe depuis 20 ans. Voilà le genre de discussions entre Poutine et Xi Jinping lors du dernier voyage du russe à Pékin. «·Soutiens-moi dans mon infamie en Ukraine et je te donnerai la Calédonie·».
Même la Turquie. Karpowership, une entreprise turque qui loue la centrale électrique flottante au fioul – normalement une solution bannie dans nos pays développés et plutôt réservée à l’Afrique – alimentant la SLN et notre agglomération. Cette verrue nécessaire aujourd’hui – nos politiques, encore eux ayant été incapables de décider d’une solution de remplacement de notre vieille centrale Enercal depuis 15 ans et des milliards dépensés en études, audits, voyages et petits fours – est installée dans notre grande rade, le cœur du développement de ce pays. Des Turcs qui produisent notre énergie avec une base avancée et un nid d’espions à la solde d’un dictateur et d’un pays désormais ennemi ! Musulman par-dessus le marché !
Les leaders indépendantistes du FLNKS, de l’UC, de l’UNI, qui sont nos « ministres des cabinets » d’un gouvernement d’incompétents et du congrès ont créé ce monstre et ces terroristes que sont la CCAT. Bien aidés pour les mettre aux perchoirs par l’éveil océanien, parti pré-pubère faiseur de roi d’un certain Tukumuli, Wallisien qui met en porte-à-faux toute une communauté, sa communauté, pas vraiment bienvenue dans notre île en raison de luttes ancestrales. Polynésiens et mélanésiens s’étant affrontés pendant des siècles au fil de leurs rencontres sur les archipels du Pacifique Sud.
La CCAT : Ils ont fomenté tout cela après le 3e référendum. «·L’indépendance quel qu’en soit le prix, même s’il faut 1000 morts parmi nos jeunes, ce seront nos martyrs pour notre Kanaky de demain…·». Ils sont aujourd’hui capables d’envoyer leurs enfants mais surtout « les jeunes » faire les pires exactions à coups de cailloux en espérant des bavures de l’état colonial depuis 4 jours… La Russie et ses armées de hackers et autres trolls distillant posts et parutions finement diffusés incitant à la vindicte et à la haine sur les réseaux.
Le colonialisme a bon dos
En 4 jours toute l’agglomération a brûlé… plus de cabinets de médecine générale, de cardiologie, 2 centres de dialyse, ont été détruits depuis mercredi… les vieux et les insuffisants rénaux commencent à crever et ce n’est qu’un début… Ce ne sont pas les blancs qui crèvent, ce sont nos mamans et papas kanaks, Wallisiens, Futuniens, Tahitiens, Vanuatais, notre mosaïque Pacifique… Vietnamiens, Chinois, Javanais, Japonais la complètent… Descendants de bagnards, colons, zoreils et tous les métis… voilà le peuple calédonien, ce peuple pionnier, travailleur et courageux. Pas d’assistanat ici, d’argent braguette, de RSA, d’allocations chômage à rallonge et autres privilèges que la France nous offre. Par contre des émoluments de hauts fonctionnaires aux petits et grands chefs coutumiers… sûrement la paix sociale…
Kanak, le Cercle et la Case
Nous avons tous, ici, accepté le fait que les Kanaks sont le Peuple Premier, qu’il doit être respecté avec humilité et fraternité, qu’il nous ouvre sa case avec le cœur qui le caractérise.
Mais aujourd’hui, les émeutiers kanaks en grande majorité empêchent l’accès à notre hôpital, le Médipole, récente unité et fleuron à la pointe de la médecine, un outil fabuleux pour un si petit territoire. Les soignants y sont conduits par la mer… Les malades ne peuvent y accéder sans risques et doivent être escortés par les blindés à la merci d’émeutiers et de leurs barrages sur notre 4 voies, porte d’entrée et de sortie principale de Nouméa.
L’économie est détruite
La CCAT, émanation crapuleuse de leaders politiques alcooliques notoires et gavés depuis 30 ans a envoyé ces jeunes en déshérence mais pas qu’eux… pour détruire la société le Froid – la plus grande brasserie et fabriquant de Coca Cola… sachant pertinemment que des stocks conséquents d’hydrogène s’y trouvaient. Leur explosion aurait potentiellement pu détruire la plus grande «·cité·» kanak de Nouméa, Montravel située à 200 m ! Ça, c’était le 1er jour… Malgré les injonctions du haut commissaire de quitter les lieux alors que l’incendie faisait rage et pour les préserver, les jeunes restaient sur place et empêchaient la lutte des pompiers… le drame d’une explosion majeure a néanmoins été évité…
Les enseignes commerciales suivantes ont été pillées et détruites méthodiquement : Mr Bricolage (2 grandes quincailleries), Décathlon, Cimac, Hyper Carrefour, Conforama, Casino, Leader Price, Champion, Darty, Renault, Nissan, Mitsubishi, Komatsu… une cinquantaine de grandes enseignes… Plus de 300 autres entreprises, privées, fruits du travail d’entrepreneurs, développant au quotidien leurs affaires avec les Kanaks et toutes les autres communautés de ce pays, le «·vivre ensemble·» quoi… tout ce tissu économique est détruit à cette heure et ce n’est pas fini.
Réalisez qu’ils les ont envoyés pour détruire par le feu Gazpac-Air Liquide et Mobil, notre stock stratégique en carburant et en gaz sur la presqu’île de Numbo ! Les riverains de cette zone industrielle se sont battus avec des cailloux pour éviter ce cataclysme et n’ont dû leur salut que grâce à nos Gendarmes et au GIGN arrivés en renfort.
Nickel maudit
Les 3 usines de nickel sont à l’arrêt, elles sont l’objet d’un chantage permanent et d’une surenchère démagogique des leaders indépendantistes, qu’ils soient politiques ou coutumiers depuis des années. Ils tirent sur la fibre kanak et son lien à la terre pour manipuler à dessein, et négocier iniquement tel ou tel massif… Les Fondations montées lors de la construction des 2 dernières usines (Prony dans le Sud et KNS pour le Koniambo) ont donné lieu à des versements de sommes pharaoniques aux chefs et leaders coutumiers normalement destinées à former les jeunes, que ce soit dans les métiers de la mine, de l’environnement, mais aussi de l’agriculture, du bâtiment et de l’industrie. Ils se sont gavés, et rien ou si peu n’a servi à nos jeunes kanaks sur zone. Ces projets, bien que discutables d’un point de vue environnemental étaient fabuleux dans le sens où ces jeunes pouvaient être formés et embauchés, tout en vivant dans leurs tribus environnantes selon leurs coutumes et auprès des leurs. Pour faire simple, les jeunes kanaks (emploi local) étaient prioritaires, ils étaient impliqués dans des projets mondiaux de premier plan, avec tous niveaux de formations (de la femme de ménage à l’ingénieur, de l’ouvrier spécialisé au cuisinier, administratif…). Quelle chance, nous «·Enculés de blancs et autres zors·» qui nous battons en France et dans nos DOM pour avoir de telles opportunités d’emplois et de développement pour nos jeunes.
Écoles, collèges, lycées, centres de formation ont été détruits… Toutes ces structures financées par le pays et la France sont une chance pour tous nos jeunes et en particulier les Kanaks, seuls Mélanésiens bénéficiant de tels établissements. Gratuits de surcroît, oui, l’enseignement est gratuit chez nous, comme en France et on le piétine outrageusement. La très grande majorité des parents de cette planète paie pour l’instruction de ses enfants… Savez-vous combien coûte une année de lycée en Nouvelle-Zélande ou en Australie ? 25 à 50 000 euros ! En France dans nos écoles aujourd’hui, on se plaint, on défie et nous, on tolère l’intolérable entre wokisme, communautarisme, islamisme et manque d’autorité structurante, nous sommes en train de saper nos fondements et ce qui fait partie de notre grandeur, l’école obligatoire et gratuite, normalement garante de l’instruction et de l’avenir de nos enfants et de notre Nation.
À l’heure où j’écris ce cri du cœur, cette indignation viscérale, l’aérodrome de Magenta est attaqué par des hordes d’émeutiers. Cet aérodrome domestique au cœur de Nouméa sert de pont entre l’aéroport international de Tontouta – les 40 km qui les séparent étant impraticables désormais à cause de Kanaks avides de «
dignité et de liberté·» – où arrivent en ce moment même nos Gendarmes, nos CRS et les seules forces capables d’arrêter cette catastrophe que nous vivons et accessoirement de nous sauver. Pour votre information, cet aérodrome assailli à cette heure est le point de départ pour nos Îles Loyautés et l’Île des Pins, nos autres Kanaks, ces «·Planches à voile·», c’est le terme usité par les Kanaks de la grande terre pour les nommer et qui préfigure l’avenir de ces îliens en cas d’indépendance… Ces mêmes Loyaltiens qui voyagent à bas coût dans des ATR 72 flambants neufs payés par la France, assurant la continuité territoriale et offrant à 18 000 personnes à 95 % mélanésiennes une proximité inédite avec la grande terre et Nouméa…
La Colonisation
Nouméa « la blanche » et ses quartiers sud est désormais l’ultime cible de cette horreur, le Saint Graal. On nous promet de venir dans nos maisons pour les brûler et nous assassiner !
J’ai tellement à écrire… mais je dois désormais retrouver mes nouveaux camarades de Lutte sur nos barrages érigés à la hâte pour nous défendre avec des barres de fer, des pavés, des gomm-cognes [arme vendue sous forme de pistolet défensif de catégorie C3, tirant des balles en caoutchouc de calibre 12 non létales]…
Cette Lutte, la vraie, la seule qui justifie que l’on tue notre prochain, celle de La Défense de nos Enfants, de nos Femmes et de nos Parents, de nos Amis, de nos maisons et de tout ce qui fait de nous des Hommes. Je vais y retrouver mes voisins de quartier que je ne connaissais pas ou peu jusqu’alors, eux ces Caldoches, ces Zors, ces Viets, ces Chinois, ces Métis, ces Wallisiens et Tahitiens et désormais de plus en plus de Kanaks qui se rendent compte à quel point ils ont été manipulés par leurs leaders et qui constatent que la vie ne sera jamais plus comme avant… c’est bien la seule lumière dans cette nuit funeste. Et on appelle cela des milices armées en terres coloniales !
Et encore, je suis un nanti, je l’ai toujours été, merci papa, merci maman, et mon quartier est protégé et effectivement un putain de quartier de «·gros bourges·» mais je n’arrête pas de penser à mes frères et sœurs, copains et employés qui vivent un enfer dans les quartiers mixtes de Nouméa où règnent le chaos, la peur et la terreur à cette heure. Le GIGN, le RAID, les polices municipales et nationales se battant depuis 3 jours pour exfiltrer de leurs maisons nos citoyens abandonnés, meurtris et exténués.
À tout à l’heure, il est 2h36, j’enfile mon treillis et rejoins mes potes au rond-point de l’Ancre Marine dans la merveilleuse baie de l’orphelinat où je suis arrivé en 1976, en espérant que d’ici 24, 48 h l’armée prenne nos positions, arrête cette horreur et nous protège…
Ah, au fait, je n’ai pas le droit de vote… mais je m’en fous et je reconnais cette erreur de notre gouvernement national d’avoir «·brusqué les choses·», même si cela fait 3 ans que l’on attend de nos responsables politiques qu’ils s’entendent et offrent à tout un pays un avenir dans la paix… Mais ça c’était avant
Encore, au fait, cet accord et ces 10 ans de résidence avaient été actés dans le marbre des accords de Nouméa il y 26 ans… 18 ans de résidence serait la solution ? Comme un enfant qui y naîtrait, un néo-arrivant y ayant fait sa vie…
J’ai honte pour mes frères kanaks et ne sais plus désormais comment leur pardonner et leur accorder la dignité qu’ils méritent ! ? Allez j’y vais …
Nouméa, 20 mai 2024
Plus de cinq mois
après le début de l’insurrection indépendantiste
Plus de cinq mois après le début de l’insurrection indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, l’archipel vit l’une des plus graves crises sociales de son histoire. Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté mercredi 28 août une résolution lancée par le parti non indépendantiste modéré «·Calédonie ensemble·», qui évalue les besoins de reconstruction à financer par l’État à 4,2 milliards d’euros sur cinq ans, et réclame la création d’un comité interministériel à Paris pour gérer la crise.
La Nouvelle-Calédonie compte 270 000 habitants, soit moins que l’Aveyron. Sa densité est de 15 habitants/km2, soit celle de la Lozère. Elle occupe pourtant une place majeure dans l’histoire récente de la France, avec un destin peu commun pour cette colonie de peuplement dont la population mélanésienne autochtone (les Kanak) est minoritaire depuis le recensement de 1963. Pour comprendre la situation actuelle, il faut s’intéresser aux causes profondes découlant d’inégalités entre communautés toujours spectaculaires qui sont le fruit d’une colonisation dure.
Par Jean-Christophe Gay, Agrégé de géographie, directeur scientifique de l’Institut du tourisme Côte d’Azur (ITCA), professeur des universités à l’IAE Nice, Unité de Recherches Migrations et Société, Université Côte d’Azur. Publié: 2 septembre 2024. Mis à jour le : 23 septembre 2024
Texte intégral sur sur le site externe « The Conversation » :
Sous le titre « Nouvelle-Calédonie : un archipel miné par les inégalités »
-
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le texte intégral de ce témoignage -
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la Nouvelle-Calédonie, un archipel miné par les inégalités
😔Nouméa, il est 23h, je remonte du « front » en bas de la maison où je suis depuis 16h.
La ville est détruite…
Que le gouvernement français n’ait pas bien géré ce dossier, c’est un fait… mais la façon dont la CCAT (Comité de coordination des actions de terrain) a organisé tout cela est en train d’être mis au grand jour… Ce sont des fous capables d’envoyer leurs gosses détruire toutes les infrastructures du pays – ils ont été formés pour incendier les immeubles, les bâtiments avec cocktails Molotov, véhicules volés et j’en passe. Tout cela était programmé et ce depuis bien plus d’un an… Tutugoro il y a 2 ans déclarait que l’économie pouvait bien s’écrouler, les Kanaks retourneraient aux champs – le fameux «·ben tant pis·».
Le gouvernement, le congrès sont complices, Wamytan le 1er… qui organise des voyages sponsorisés au nom du Congrès en Azerbaïdjan !
Ingérence
Tout ceci étant téléguidé par la Russie à minima (comme en Afrique entre autres)… la Chine aussi qui lorgne sur nos eaux, nos terres et leurs richesses, prête qu’elle est à venir récupérer le magot, du Vanuatu (qu’elle annexe, spolie et corrompt), des Salomon et de Fidji où elle s’installe depuis 20 ans. Voilà le genre de discussions entre Poutine et Xi Jinping lors du dernier voyage du russe à Pékin. «·Soutiens-moi dans mon infamie en Ukraine et je te donnerai la Calédonie·».
Même la Turquie. Karpowership, une entreprise turque qui loue la centrale électrique flottante au fioul – normalement une solution bannie dans nos pays développés et plutôt réservée à l’Afrique – alimentant la SLN et notre agglomération. Cette verrue nécessaire aujourd’hui – nos politiques, encore eux ayant été incapables de décider d’une solution de remplacement de notre vieille centrale Enercal depuis 15 ans et des milliards dépensés en études, audits, voyages et petits fours – est installée dans notre grande rade, le cœur du développement de ce pays. Des Turcs qui produisent notre énergie avec une base avancée et un nid d’espions à la solde d’un dictateur et d’un pays désormais ennemi ! Musulman par-dessus le marché !
Les leaders indépendantistes du FLNKS, de l’UC, de l’UNI, qui sont nos « ministres des cabinets » d’un gouvernement d’incompétents et du congrès ont créé ce monstre et ces terroristes que sont la CCAT. Bien aidés pour les mettre aux perchoirs par l’éveil océanien, parti pré-pubère faiseur de roi d’un certain Tukumuli, Wallisien qui met en porte-à-faux toute une communauté, sa communauté, pas vraiment bienvenue dans notre île en raison de luttes ancestrales. Polynésiens et mélanésiens s’étant affrontés pendant des siècles au fil de leurs rencontres sur les archipels du Pacifique Sud.
La CCAT : Ils ont fomenté tout cela après le 3e référendum. «·L’indépendance quel qu’en soit le prix, même s’il faut 1000 morts parmi nos jeunes, ce seront nos martyrs pour notre Kanaky de demain…·». Ils sont aujourd’hui capables d’envoyer leurs enfants mais surtout « les jeunes » faire les pires exactions à coups de cailloux en espérant des bavures de l’état colonial depuis 4 jours… La Russie et ses armées de hackers et autres trolls distillant posts et parutions finement diffusés incitant à la vindicte et à la haine sur les réseaux.
Le colonialisme a bon dos
En 4 jours toute l’agglomération a brûlé… plus de cabinets de médecine générale, de cardiologie, 2 centres de dialyse, ont été détruits depuis mercredi… les vieux et les insuffisants rénaux commencent à crever et ce n’est qu’un début… Ce ne sont pas les blancs qui crèvent, ce sont nos mamans et papas kanaks, Wallisiens, Futuniens, Tahitiens, Vanuatais, notre mosaïque Pacifique… Vietnamiens, Chinois, Javanais, Japonais la complètent… Descendants de bagnards, colons, zoreils et tous les métis… voilà le peuple calédonien, ce peuple pionnier, travailleur et courageux. Pas d’assistanat ici, d’argent braguette, de RSA, d’allocations chômage à rallonge et autres privilèges que la France nous offre. Par contre des émoluments de hauts fonctionnaires aux petits et grands chefs coutumiers… sûrement la paix sociale…
Kanak, le Cercle et la Case
Nous avons tous, ici, accepté le fait que les Kanaks sont le Peuple Premier, qu’il doit être respecté avec humilité et fraternité, qu’il nous ouvre sa case avec le cœur qui le caractérise.
Mais aujourd’hui, les émeutiers kanaks en grande majorité empêchent l’accès à notre hôpital, le Médipole, récente unité et fleuron à la pointe de la médecine, un outil fabuleux pour un si petit territoire. Les soignants y sont conduits par la mer… Les malades ne peuvent y accéder sans risques et doivent être escortés par les blindés à la merci d’émeutiers et de leurs barrages sur notre 4 voies, porte d’entrée et de sortie principale de Nouméa.
L’économie est détruite
La CCAT, émanation crapuleuse de leaders politiques alcooliques notoires et gavés depuis 30 ans a envoyé ces jeunes en déshérence mais pas qu’eux… pour détruire la société le Froid – la plus grande brasserie et fabriquant de Coca Cola… sachant pertinemment que des stocks conséquents d’hydrogène s’y trouvaient. Leur explosion aurait potentiellement pu détruire la plus grande «·cité·» kanak de Nouméa, Montravel située à 200 m ! Ça, c’était le 1er jour… Malgré les injonctions du haut commissaire de quitter les lieux alors que l’incendie faisait rage et pour les préserver, les jeunes restaient sur place et empêchaient la lutte des pompiers… le drame d’une explosion majeure a néanmoins été évité…
Les enseignes commerciales suivantes ont été pillées et détruites méthodiquement : Mr Bricolage (2 grandes quincailleries), Décathlon, Cimac, Hyper Carrefour, Conforama, Casino, Leader Price, Champion, Darty, Renault, Nissan, Mitsubishi, Komatsu… une cinquantaine de grandes enseignes… Plus de 300 autres entreprises, privées, fruits du travail d’entrepreneurs, développant au quotidien leurs affaires avec les Kanaks et toutes les autres communautés de ce pays, le «·vivre ensemble·» quoi… tout ce tissu économique est détruit à cette heure et ce n’est pas fini.
Réalisez qu’ils les ont envoyés pour détruire par le feu Gazpac-Air Liquide et Mobil, notre stock stratégique en carburant et en gaz sur la presqu’île de Numbo ! Les riverains de cette zone industrielle se sont battus avec des cailloux pour éviter ce cataclysme et n’ont dû leur salut que grâce à nos Gendarmes et au GIGN arrivés en renfort.
Nickel maudit
Les 3 usines de nickel sont à l’arrêt, elles sont l’objet d’un chantage permanent et d’une surenchère démagogique des leaders indépendantistes, qu’ils soient politiques ou coutumiers depuis des années. Ils tirent sur la fibre kanak et son lien à la terre pour manipuler à dessein, et négocier iniquement tel ou tel massif… Les Fondations montées lors de la construction des 2 dernières usines (Prony dans le Sud et KNS pour le Koniambo) ont donné lieu à des versements de sommes pharaoniques aux chefs et leaders coutumiers normalement destinées à former les jeunes, que ce soit dans les métiers de la mine, de l’environnement, mais aussi de l’agriculture, du bâtiment et de l’industrie. Ils se sont gavés, et rien ou si peu n’a servi à nos jeunes kanaks sur zone. Ces projets, bien que discutables d’un point de vue environnemental étaient fabuleux dans le sens où ces jeunes pouvaient être formés et embauchés, tout en vivant dans leurs tribus environnantes selon leurs coutumes et auprès des leurs. Pour faire simple, les jeunes kanaks (emploi local) étaient prioritaires, ils étaient impliqués dans des projets mondiaux de premier plan, avec tous niveaux de formations (de la femme de ménage à l’ingénieur, de l’ouvrier spécialisé au cuisinier, administratif…). Quelle chance, nous «·Enculés de blancs et autres zors·» qui nous battons en France et dans nos DOM pour avoir de telles opportunités d’emplois et de développement pour nos jeunes.
Écoles, collèges, lycées, centres de formation ont été détruits… Toutes ces structures financées par le pays et la France sont une chance pour tous nos jeunes et en particulier les Kanaks, seuls Mélanésiens bénéficiant de tels établissements. Gratuits de surcroît, oui, l’enseignement est gratuit chez nous, comme en France et on le piétine outrageusement. La très grande majorité des parents de cette planète paie pour l’instruction de ses enfants… Savez-vous combien coûte une année de lycée en Nouvelle-Zélande ou en Australie ? 25 à 50 000 euros ! En France dans nos écoles aujourd’hui, on se plaint, on défie et nous, on tolère l’intolérable entre wokisme, communautarisme, islamisme et manque d’autorité structurante, nous sommes en train de saper nos fondements et ce qui fait partie de notre grandeur, l’école obligatoire et gratuite, normalement garante de l’instruction et de l’avenir de nos enfants et de notre Nation.
À l’heure où j’écris ce cri du cœur, cette indignation viscérale, l’aérodrome de Magenta est attaqué par des hordes d’émeutiers. Cet aérodrome domestique au cœur de Nouméa sert de pont entre l’aéroport international de Tontouta – les 40 km qui les séparent étant impraticables désormais à cause de Kanaks avides de «
dignité et de liberté·» – où arrivent en ce moment même nos Gendarmes, nos CRS et les seules forces capables d’arrêter cette catastrophe que nous vivons et accessoirement de nous sauver. Pour votre information, cet aérodrome assailli à cette heure est le point de départ pour nos Îles Loyautés et l’Île des Pins, nos autres Kanaks, ces «·Planches à voile·», c’est le terme usité par les Kanaks de la grande terre pour les nommer et qui préfigure l’avenir de ces îliens en cas d’indépendance… Ces mêmes Loyaltiens qui voyagent à bas coût dans des ATR 72 flambants neufs payés par la France, assurant la continuité territoriale et offrant à 18 000 personnes à 95 % mélanésiennes une proximité inédite avec la grande terre et Nouméa…
La Colonisation
Nouméa « la blanche » et ses quartiers sud est désormais l’ultime cible de cette horreur, le Saint Graal. On nous promet de venir dans nos maisons pour les brûler et nous assassiner !
J’ai tellement à écrire… mais je dois désormais retrouver mes nouveaux camarades de Lutte sur nos barrages érigés à la hâte pour nous défendre avec des barres de fer, des pavés, des gomm-cognes [arme vendue sous forme de pistolet défensif de catégorie C3, tirant des balles en caoutchouc de calibre 12 non létales]…
Cette Lutte, la vraie, la seule qui justifie que l’on tue notre prochain, celle de La Défense de nos Enfants, de nos Femmes et de nos Parents, de nos Amis, de nos maisons et de tout ce qui fait de nous des Hommes. Je vais y retrouver mes voisins de quartier que je ne connaissais pas ou peu jusqu’alors, eux ces Caldoches, ces Zors, ces Viets, ces Chinois, ces Métis, ces Wallisiens et Tahitiens et désormais de plus en plus de Kanaks qui se rendent compte à quel point ils ont été manipulés par leurs leaders et qui constatent que la vie ne sera jamais plus comme avant… c’est bien la seule lumière dans cette nuit funeste. Et on appelle cela des milices armées en terres coloniales !
Et encore, je suis un nanti, je l’ai toujours été, merci papa, merci maman, et mon quartier est protégé et effectivement un putain de quartier de «·gros bourges·» mais je n’arrête pas de penser à mes frères et sœurs, copains et employés qui vivent un enfer dans les quartiers mixtes de Nouméa où règnent le chaos, la peur et la terreur à cette heure. Le GIGN, le RAID, les polices municipales et nationales se battant depuis 3 jours pour exfiltrer de leurs maisons nos citoyens abandonnés, meurtris et exténués.
À tout à l’heure, il est 2h36, j’enfile mon treillis et rejoins mes potes au rond-point de l’Ancre Marine dans la merveilleuse baie de l’orphelinat où je suis arrivé en 1976, en espérant que d’ici 24, 48 h l’armée prenne nos positions, arrête cette horreur et nous protège…
Ah, au fait, je n’ai pas le droit de vote… mais je m’en fous et je reconnais cette erreur de notre gouvernement national d’avoir «·brusqué les choses·», même si cela fait 3 ans que l’on attend de nos responsables politiques qu’ils s’entendent et offrent à tout un pays un avenir dans la paix… Mais ça c’était avant
Encore, au fait, cet accord et ces 10 ans de résidence avaient été actés dans le marbre des accords de Nouméa il y 26 ans… 18 ans de résidence serait la solution ? Comme un enfant qui y naîtrait, un néo-arrivant y ayant fait sa vie…
J’ai honte pour mes frères kanaks et ne sais plus désormais comment leur pardonner et leur accorder la dignité qu’ils méritent ! ? Allez j’y vais …
Nouméa, 20 mai 2024
Nouvelle-Calédonie : un archipel miné par les inégalités
par Jean-Christophe Gay
9–12 minutes
Ce 24 septembre, la Fête de la citoyenneté, censée symboliser l’unité des Néo-Calédoniens de toutes origines, pourrait être l’occasion de nouvelles tensions. Un dispositif inédit de 6000 gendarmes, policiers et militaires a été déployé dans l’archipel. Pour comprendre la crise politique en cours, il faut s’intéresser aux inégalités spectaculaires qui divisent encore aujourd’hui les communautés.
Plus de cinq mois après le début de l’insurrection indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, l’archipel vit l’une des plus graves crises sociales de son histoire. Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté mercredi 28 août une résolution lancée par le parti non indépendantiste modéré « Calédonie ensemble », qui évalue les besoins de reconstruction à financer par l’État à 4,2 milliards d’euros sur cinq ans, et réclame la création d’un comité interministériel à Paris pour gérer la crise.
La Nouvelle-Calédonie compte 270 000 habitants, soit moins que l’Aveyron. Sa densité est de 15 habitants/km2, soit celle de la Lozère. Elle occupe pourtant une place majeure dans l’histoire récente de la France, avec un destin peu commun pour cette colonie de peuplement dont la population mélanésienne autochtone (les Kanak) est minoritaire depuis le recensement de 1963.
Pour comprendre la situation actuelle, il faut s’intéresser aux causes profondes découlant d’inégalités entre communautés toujours spectaculaires qui sont le fruit d’une colonisation dure.
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La rupture de 2021
Les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) ont placé ce territoire sur la voie de l’autodétermination et l’ont doté d’un statut dérogatoire. En 2021, le gouvernement Castex décida d’organiser, en décembre, le troisième référendum sur l’indépendance, malgré l’opposition des indépendantistes, en raison notamment du Covid-19, très meurtrier dans la région en septembre-octobre 2021.
Cette année là, le Sénat coutumier décrète un deuil kanak d’une année et les indépendantistes boycottent le référendum car, selon eux, la crise sanitaire ne permet pas de mener une campagne électorale normale.
Le « Non » l’emporte à 96,5 % mais avec un taux d’abstention de 56,5 %. Dans certains bureaux de vote de communes indépendantistes du Nord ou des îles Loyauté, aucun électeur ne se présente pour voter, révélant l’influence et la forte pression sociale exercée par les indépendantistes sur la population kanak.
La Nouvelle-Calédonie se retrouve alors dans l’impasse après trois décennies d’un processus politique où l’État s’est montré impartial. La nomination en 2022 au gouvernement de Sonia Backès, farouche anti-indépendantiste, renforce l’idée chez nombre de Kanak que l’État n’est plus neutre.
La présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès assiste à une cérémonie pour la fête nationale, à Nouméa, le 14 juillet 2024
La présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès assiste à une cérémonie pour la fête nationale, à Nouméa, le 14 juillet 2024. Delphine Meyer/AFP
Enfin, la volonté de passer en force, au printemps 2024, sur la réforme constitutionnelle du corps électoral apparaît comme une provocation de plus par les indépendantistes. Cette chronique d’une catastrophe annoncée ne suffit toutefois pas à expliquer la situation actuelle.
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Une colonisation aux effets toujours présents
En dépit d’une politique très volontariste et l’ampleur des mesures prises par l’État depuis 1988, avec des investissements structurants dans le domaine des transports (transversale Koné-Tiwaka), de la santé (Médipôle de Koutio) ou de la formation (programmes « 400 Cadres » et « Cadres Avenir ») notamment, avec une discrimination positive en faveur des Kanak, les inégalités restent spectaculaires entre communautés.
En 2019, seuls 8,2 % des Kanak de 25 à 64 ans (8,6 % des Wallisiens) avaient un diplôme universitaire pour 37,1 % des non-Kanak, contre respectivement 0,2 % et 6 % en 1989.
Près du tiers des Kanak sont encore sans diplôme contre le sixième des non-Kanak. La part des ouvriers dans la population active occupée est inférieure à un dixième chez les Européens en 2019, mais dépasse le tiers chez les Kanak, les Wallisiens et les Futuniens, qui forment un prolétariat océanien.
Embauchés dans les années 1950 comme dockers ou manutentionnaires sur le port, comme ouvriers à l’usine métallurgique de Doniambo, une ségrégation spatiale à forte composante ethnique se met en place à Nouméa, avec l’opposition entre la ville océanienne au nord et la ville européenne au sud.
Dans les années 1970, plusieurs complexes d’habitat social, à Ducos, à Montravel, à Rivière-Salée, à Saint-Quentin ou à Magenta, renforcent cette dichotomie, qui apparaît nettement lorsqu’on analyse les dégradations de ces trois derniers mois, localisées dans ces quartiers sensibles.
De fortes inégalités entre territoires
La part des Kanak habitant le Grand Nouméa (les communes de Nouméa, du Mont-Dore, de Païta et de Dumbéa) n’a cessé de progresser, passant de 11 % en 1956, à 27 % en 1983 et 43 % en 2019. De moins de 20 000 durant la période insurrectionnelle des années 1980, ils sont presque 50 000 aujourd’hui.
Les quartiers aisés et balnéaires, tels l’Anse-Vata et la Baie-des-Citrons, contrastent avec ceux au nord du centre-ville, tels Vallée-du-Tir ou la presqu’île de Ducos, sous les fumées polluantes de la Société Le Nickel (SLN), une entreprise minière, et à l’habitat dégradé.
Depuis 1989, cette opposition s’est accentuée avec la taudification à l’œuvre au nord, par le développement des squats, et la gentrification renforcée au sud. Par ailleurs, le développement récent et rapide des trois communes-dortoirs de Dumbea, Païta et Mont-Dore (moins de 30 000 habitants dans les années 1980, 90 000 aujourd’hui), à la population très mélangée et parfois précaire, avec un habitat social étendu, éclaire les destructions de centres commerciaux et les blocages en périphérie de Nouméa.
C’est aussi le cas de la tribu périurbaine de Saint-Louis (la tribu est la reconnaissance administrative de l’organisation kanak), née autour d’une mission catholique, exemplaire des désordres générés par la colonisation en devenant une terre d’accueil des Kanak expulsés de leurs tribus.
Ce foyer endémique de troubles et de délinquance, avec un taux de chômage qui y dépassait les 25 % en 2019, coupe l’accès routier au Mont-Dore et au sud de la Grande-Terre.
Nouvelle-Calédonie : la dernière colonie française.
L’examen des usagers des transports en commun à Nouméa et dans le reste de la Nouvelle-Calédonie est édifiant et illustre la faible motorisation des Kanak.
Une étude sur la mobilité à Nouméa menée en 2009 révélait que les Kanak, alors qu’ils ne représentaient que le quart de la population communale, formaient les deux tiers de la clientèle des autobus. Il en va de même avec les autocars en Brousse.
On est frappé par le nombre de Kanak marchant le long des routes à Nouméa ou faisant du stop en dehors de l’agglomération, scènes à mettre en regard avec les images montrant la destruction par les émeutiers des concessions automobiles.
On peut aussi relier, à côté des sidérantes destructions d’édifices cultuels, de cabinets médicaux ou de structures de soins, le saccage des établissements scolaires, des centres de formation et des bibliothèques à l’échec scolaire et au sentiment d’exclusion qu’ils génèrent, avec un taux d’illettrisme de 19 %, probablement bien supérieur pour les Kanak, et des programmes scolaires insuffisamment adaptés.
Un système économique à repenser
La Nouvelle-Calédonie est très dépendante du nickel et des transferts publics, sous forme de salaires, d’aides multiples, d’investissements ou de défiscalisation. Elle souffre d’un grave problème de compétitivité vis-à-vis de ses voisins spécialement.
Les secteurs exposés à la concurrence internationale, le tourisme en premier lieu, qui devrait être un des piliers de son économie, restent faibles en raison d’un coût de la vie très élevé. Ce dernier est notamment la conséquence des sur-rémunérations du secteur public d’État ou territorial et des secteurs protégés, comme les banques ou les monopoles de distribution, phénomène que l’on retrouve dans tout l’outre-mer français.
Une élite kanak, souvent originaire des îles Loyauté, un archipel qui a connu une colonisation moins dure, bénéficie également de cette situation. Il en découle de fortes inégalités de revenus, avec des salariés jouissant de rémunérations près du double de celles dans l’Hexagone, à comparer avec celles des autres salariés, souvent Océaniens (Kanak, Wallisiens, Futuniens et « Tahitiens »), payés sur la base du Salaire minimum garanti (SMG), c’est-à-dire 1 383 €, soit l’équivalent du smic national.
L’économie actuelle repose toujours sur quelques grandes familles ou groupes locaux, métropolitains ou antillais, qui contrôlent le commerce et la distribution, les mines, les transports, la banque et les assurances, l’agroalimentaire ou l’immobilier. Cette structure oligopolistique, à l’origine d’une concurrence faussée, n’est pas étrangère au coût de la vie élevé, avec des produits alimentaires 78 % plus chers que dans l’Hexagone, et aux inégalités sociales criantes.
Le désastre économique actuel pourrait être l’occasion de repenser un système économique qui marginalise une partie de cette nouvelle société urbaine kanak mais aussi des Polynésiens, spécialement Wallisiens et Futuniens.
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