Bulletin de la Communauté Catholique du Pays Mornantais
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par R. K. No 327 – Foi, Religion, Croyance
par A. D. No 346 – L’Église « marcher ensemble »
par R. K. No 346 – L’Église « marcher ensemble »
Foi, Religion Croyance
Septembre 2017 No 327
Cinq mots sur la table de discussion
1 – Foi
La foi peut-elle reposer sur l’intellect ou seulement sur le sentiment et l’émotion ? Jean-Paul II en 1998, dans Fides et Ratio (la foi et la raison), distinguant foi et croyance, mettait en avant l’usage de notre intelligence : « la croyance c’est l’abandon de la raison, l’abandon de la foi cherchant l’intelligence ».
D’où vient-elle, est-ce un don ? Ma foi, je peux dire que pour moi, elle ne fonctionne pas en tout ou rien et son périmètre est mouvant. Elle ne cesse d’évoluer. Celle de mon enfance est enterrée depuis belle lurette et celle de la jeunesse est recouverte en partie par celle de l’âge mûr. Il s’en suit que ma foi personnelle est comme pour de nombreux croyants, je suppose, un ensemble de croyances diverses en Dieu, au surnaturel, en un idéal, à des dogmes. J’entends d’ailleurs fréquemment de nombreuses variantes personnelles sur le dosage entre la croyance en Dieu et la croyance ou non aux dogmes.
Que le contenu de ma foi et sa signification fasse l’objet de ma recherche spirituelle me paraît aller de soi comme quelque chose d’ordinaire ou de naturel. De même, j’ai la conviction profonde que je quitterai cette terre, sans beaucoup de certitudes, mais avec confiance, sans avoir compris grand-chose à ce qui m’attend ni à ceux qui m’attendent. Cela m’étonne d’ailleurs d’avoir ainsi confiance dans l’inconnu. Il y a une part d’optimisme aveugle, mais dans le fond, c’est moins surprenant si je considère que j’ai confiance en Quelqu’un que j’ai l’impression de connaître un peu par ses témoins.
Au moment où j’écris ces lignes, se tient du 18 au 24 août à Abondance, Haute Savoie, l’Université d’été des jeunes catholiques de Lyon sur le sujet de la foi. Il s’agit de les aider à y voir clair, à savoir où et comment trouver les réponses à leurs questions. Le Père Martin Charcosset, l’un des organisateurs, explique « ils [les participants] acquièrent un peu plus d’autonomie dans leur rapport à la foi, développent le goût de la recherche intellectuelle qui s’affranchit des réponses toutes faites » .
2 – Religion
Qui dit religion, dit système institutionnalisé de croyances et de pratiques propres à la communauté qui y adhère. Croyances et religions sont associées pour se conforter les unes les autres. Cela a quelque chose à voir avec la notion de sacré. Mais alors que le terme sacré a un équivalent dans toutes les langues, sur tous les continents, il semble que le concept de religion, se réclamant d’universalité, n’est que strictement occidental, issu du bassin méditerranéen. La religion suppose la croyance en la révélation d’une Vérité éternelle et l’entretien d’une relation avec le surnaturel. Dans les religions monothéistes en particulier, elle se traduit par la croyance en un Dieu en qui on accorde sa confiance : la foi en
- Une révélation par les témoignages de l’expérience mystique et prophétique accumulés pendant des millénaires, ou par un messie.
- Une vérité éternelle débarrassée des styles de narration et des modes de pensée du moment. Vérité cachée transmise oralement et sous-jacente aux textes sacrés rédigés, recopiés, complétés, traduits et transmis par des générations d’hommes. Il n’y aura, pour moi, jamais de certitude absolue, ni de service clé en main, sans recherche personnelle.
- Une relation avec le surnaturel par une communion avec Dieu, avec les générations passées, dans la prière. La chrétienté a laborieusement diversifié et formalisé, comme elle a pu, ces pratiques au fil des siècles.
La traduction de mes croyances, de ma religion, de ma foi, c’est ma vie, c’est ma trajectoire. Je ne parle pas en votre nom, ni à votre place, mais vous avez la parole.
3 – Croyance
Un besoin de croire au surnaturel ? Les croyances de l’Humanité au surnaturel me paraissent exister depuis la nuit des temps. Convictions non validées par la raison, issues de la confiance en la personne qui les transmet, faut-il les assimiler à un besoin social, un besoin fondamental de l’Homme au vu de sa fréquence ? Un besoin affectif attrayant pour beaucoup d’entre nous ? Il est vrai que chacun peut entretenir ses propres croyances, mais dès lors que l’on se rassemble entre personnes partageant les mêmes convictions, il est plus facile de les entretenir et elles semblent ainsi se renforcer.
C’est d’ailleurs un des problèmes majeurs des réseaux sociaux où des millions de personnes peuvent partager et diffuser une fausse rumeur. Elles y croient de plus en plus à mesure que le nombre des partages augmente et que le contenu corresponde à une idée qui leur convient ; on est aux antipodes de la vérité. Le phénomène étant bien connu et étudié, des lanceurs de fausses nouvelles s’en servent avec succès pour jeter le discrédit sur une information vraie qui les gêne.
4 – Vérité
La recherche de la vérité est-elle encore à l’ordre du jour ? Jacques Bouveresse se demande « Est-ce une indifférence, devenue presque complète, à la question de la vérité qui vaut à la religion ce regain de sympathie et de prestige qu’elle connaît [dans certains milieux] plutôt qu’un désir plus grand de vérité ? » Autrement dit la motivation, de beaucoup de demandeurs de spiritualité, ne serait pas la recherche de la vérité, mais le besoin d’une religion quelconque, combinée à une dose d’ignorance de ce qu’elle est, et d’indifférence envers son contenu doctrinal.
Il n’est pas évident de faire l’effort de s’expatrier pour bénéficier d’un système politique qui nous conviendrait mieux que celui du pays où l’on vit, mais aujourd’hui, pour changer de système de croyances (de vérités), chacun peut s’expatrier facilement dans un ailleurs en faisant librement son choix, au supermarché du spirituel. C’est devenu facile, même si c’est simplement pour s’essayer un moment à autre chose, le frein de la pression sociale, du qu’en dira-t-on ?, ayant disparu en occident.
Je pense pourtant qu’il y a quelque chose de plus profond pour ne pas dire inné dans cette curiosité superficielle. Les sciences et les religions, avec des objectifs et des moyens différents, cheminent sur les pistes du savoir, motivées par une identique quête de connaissance.
5 – Dogmatisme
En termes simples c’est une vérité définie, proclamée, imposée ; circulez il n’y a rien à discuter. C’est en somme une solution de facilité, plus besoin de se casser la tête à réfléchir, d’autres s’en sont occupé avant moi. Les générations suivantes n’ont plus qu’à faire confiance aux générations précédentes.
Faut-il voir derrière cet abandon d’une recherche personnelle la peur de perdre quelque chose par la remise à plat de questions fondamentales ? Est-ce un découragement devant l’ampleur et la difficulté de la tâche ? Pourtant, il me semble que les dogmes proclamés par l’Église sont le fruit de croyances, d’inspirations, et de longues discussions à un moment donné, dans un contexte donné, sur des textes hérités, et une tradition orale transmise.
Beaucoup de choses ont changé depuis certains conciles fondateurs, le dernier en date a du mal à entrer dans les esprits. J’ai cru comprendre que cela va prendre un siècle au moins, comme pour les précédents. Sommes-nous réellement condamnés à accuser toujours plus de retard entre les attitudes dogmatiques officielles et l’évolution des pratiques de la vie ordinaire qui va de plus en plus vite ? Peut-être oui, mais la lenteur de la réflexion en profondeur pour aplanir des divergences inévitables est aussi un « garde fou » contre le « toujours plus vite » qui fragilise l’Homme et peut-être l’existence même de l’Humanité.
R. Kirsch, septembre 2017
L’Église « marcher ensemble »
Juin 2022 No 346
Vers plus de simplicité
Jadis, les chrétiens s’endimanchaient pour se rendre à la messe dominicale.
Plus maintenant.
Heureusement.
On pourrait se poser la question « Et si l’Église en faisait autant, notamment dans ses célébrations ? ». Un peu plus de simplicité, ça ne ferait pas de mal. À la première messe, Jésus ne s’est pas déguisé. Il a même quitté son vêtement pour laver les pieds de ses amis.
Il se trouve que, par la suite, les hommes d’Église se sont crus obligés d’établir tout un protocole, un décorum autour de ces célébrations. De simple, la messe est devenue compliquée. Le vocabulaire est devenu savant, souvent incompréhensible pour les non initiés. Les gestes ont été codifiés.
Pour quelle raison ? Est-ce pour impressionner le peuple ? Pour affirmer la supériorité des clercs sur les laïcs ?
C’est un fait que la tentation du cléricalisme n’a pas cessé tout au long des siècles. Et, après le vent de liberté apporté par le concile Vatican II, cette tentation est peut-être en train de renaître. Notre pape François en tous cas nous met en garde. D’ailleurs, nous les laïcs, nous ne sommes pas à l’abri non plus et participons souvent à cette tendance.
Le retour aux sources de l’Évangile nous conduit vers la simplicité, à commencer par l’accueil du plan de Dieu par Marie.
Jésus n’a été sévère, ni avec la Samaritaine, ni avec la femme adultère, ni avec le jeune homme riche, ni de façon générale avec les pécheurs. Il a été sévère avec les pharisiens et docteurs de la loi qui imposaient leurs nombreuses pratiques compliquées aux gens du peuple.
À notre époque où la société civile se dirige vers plus de simplicité dans les relations quotidiennes, l’Église ne pourrait-elle pas en profiter pour en faire autant ? A nous de réfléchir à de possibles aménagements, et sans doute à beaucoup plus que cela.
A. Denis, juin 2022
L’Église « marcher ensemble »
Juin 2022 No 346
Ensemble sans langue de bois
Préalable : Les citations sont de Jean-Claude Hollerich (J-C. H.), archevêque du Luxembourg, cardinal, rapporteur général du Synode de 2023, ancien missionnaire au Japon, jésuite, extraites de son interview de janvier 2022 à Rome, et de Sylvain Bataille (S. B.) évêque de Saint-Étienne dans « La Lettre de l’Église de Saint-Étienne » n°97 d’avril 2022.
En me livrant au passage à quelques réflexions personnelles, je rapporte ici des paroles d’évêque qui me touchent, car elles m’ont l’air de mesurer l’ampleur de la conversion à entreprendre par l’Église dans son ensemble : la hiérarchie, les clercs et les laïcs du 21e siècle.
Jean-Claude Hollerich, estime à juste titre que ce n’est pas le message de Jésus qu’il faut changer mais la façon de l’exprimer. « Pour être entendue, l’Église doit changer de méthode » dit-il. Je vois aussi que de très nombreux baptisés catholiques n’accrochent plus au langage en usage dans les rites ou dans l’enseignement de l’Église. Les mots utilisés leur paraissent ou archaïques, ou incompréhensibles, ou incompatibles avec les savoirs d’aujourd’hui.
Changer le discours
J-C. H. : Lorsque, jeune prêtre, je suis arrivé au Japon, cela a été un grand choc. … J’ai dû faire abstraction de toutes les piétés qui constituaient jusqu’alors les richesses de ma foi, renoncer aux formes que j’aimais. Ou bien je renonçais à ma foi parce que je n’en retrouvais pas les formes que je connaissais, ou bien j’entamais un voyage intérieur. J’ai choisi la seconde option. Avant de pouvoir Le proclamer, j’ai dû devenir un chercheur de Dieu. Je disais avec insistance : « Dieu, où es-tu ? Où es-tu, aussi bien dans la culture traditionnelle que dans le Japon postmoderne ? ». En rentrant en Europe, il y a dix ans, j’ai dû recommencer. … Aujourd’hui, dans cette Europe sécularisée, je dois refaire le même exercice : chercher Dieu. … Nous savons désormais que nous sommes et que nous serons une minorité. Il ne faut ni s’en étonner ni s’en lamenter. J’ai la douce certitude que mon Seigneur est présent dans l’Europe actuelle.
Jeunes générations
Dans ma jeunesse en Moselle, pour beaucoup de pratiquants, « la messe » se résumait à un rituel important indispensable, rythmant les semaines et les saisons. Pour Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne, les jeunes générations « éprouvent des difficultés à être accueillis [dans l’Église] pour ce qu’ils sont, à y trouver leur place, à être entendus ». Elles sont pourtant l’avenir du peuple de Dieu.
Atouts des jeunes
S. B. : Voulons-nous des jeunes dans nos assemblées ? Pour eux ou pour nous ? L’enjeu est-il de remplir nos bancs ou de les aider à découvrir Jésus-Christ, à exprimer leur foi dans l’Église ? Acceptons-nous qu’ils soient différents de nous, avec d’autres sensibilités, une autre approche de la foi, du sacré, de la liturgie, de l’intériorité, de la fraternité, du rapport au monde. … On ne peut pas demander aux jeunes de se contenter de prolonger ce que font les plus anciens. Ils ont une connaissance de la culture contemporaine qui fait d’eux les meilleurs apôtres des jeunes, car ils parlent leur langage, ils ont leurs codes. Sommes-nous prêts [l’Église est-elle prête] à leur faire confiance, à accepter qu’ils fassent différemment ? Ils sont forcément un peu dérangeants. Acceptons-nous qu’ils nous dépassent, à la manière de Jean-Baptiste quand il parle de Jésus : « Il faut qu’il grandisse et que je diminue ».
Visiblement, le pasteur d’aujourd’hui ne peut pas se contenter de chercher comment ramener au bercail la brebis perdue. Il a la difficile tâche d’inventer une parole qui puisse être entendue par l’immense peuple de baptisés qu’il ne voit pas dans ses offices, et poser des actes qui rendent l’Église visible attractive pour les nouvelles générations.
Pertinence du message
J.-C. H. : Je ne sais pas s’il y a une sagesse de l’âge. Je serais content s’il y en avait une ! Mais au fond, l’on fait toujours les mêmes bêtises, et on se heurte toujours à un même mur. Au moins, on sait que le mur est là, et que ça va faire mal. Je sais aussi désormais que je ne suis qu’un instrument du Seigneur. Il en existe beaucoup d’autres. Cette conscience me pousse à avoir toujours un peu de suspicion à l’encontre de tous ceux qui disent avoir la recette imparable pour annoncer Dieu.
L’homme n’a pas changé depuis deux mille ans. Il est toujours en quête du bonheur et ne le trouve pas. Il est toujours assoiffé d’infini et se heurte à ses propres limites. Il commet des injustices qui ont des conséquences graves pour d’autres personnes, ce que nous appelons le péché. Mais nous vivons maintenant dans une culture qui a tendance à refouler ce qui est humain. … Pourtant, dans des moments de crise, de choc, les hommes se rendent bien compte que tout un tas de questions dorment au fond de leur cœur.
Comprendre l’autre pour être écouté
J.-C. H. : Parlons-nous pour nous-mêmes, pour nous assurer que nous sommes du bon côté ? Est-ce pour rassurer nos propres fidèles ? Ou parlons-nous pour être entendus ? …
Je pense que, même si cela n’est pas forcément conscient, l’Église a l’image d’une institution qui sait tout mieux que les autres. … Il lui faut donc une grande humilité, sans quoi elle ne peut pas entrer dans un dialogue. Lorsqu’un discours ne porte plus, il ne faut pas s’acharner mais chercher d’autres voies. … Nous devons présenter le message de l’Évangile de telle manière que les gens puissent s’orienter vers le Christ.
Crédibilité et confiance perdues
J.-C. H. : Il faut une Église structurée de telle manière que ces choses-là [les scandales de pédophilie] ne soient plus possibles. Si l’on avait donné plus de voix aux femmes et aux jeunes, ces choses-là auraient été découvertes beaucoup plus tôt. … Elles [les femmes] ne sont pas à la périphérie de l’Église, elles sont au centre. … Il faut les écouter, comme, d’ailleurs, le reste du peuple de Dieu. … Il faut que des laïcs et des femmes aient leur mot à dire dans la formation des prêtres. Former des prêtres est un devoir pour l’Église entière, et donc il faut que l’Église entière accompagne cette étape, avec des hommes et des femmes mariés et des célibataires.
Je pense qu’en France aujourd’hui, la très grande majorité des catholiques (peut-être 95 % des baptisés) affirment la présence de Dieu dans le quotidien de leur vie par leurs actions dans la société, leur investissement dans les associations, promouvant partout les valeurs chrétiennes liées à l’amour du prochain, sans éprouver le besoin d’une participation à la vie de l’Église. J.-C. H. nous confie « J’ai la douce certitude que mon Seigneur est présent dans l’Europe actuelle », ce que je crois aussi. Pourtant, des chrétiens que je connais fuient « l’institution Église », pour marquer leur incompréhension vis-à-vis de celle-ci ou la désapprobation de ses méthodes.
Célibat des prêtres
J.-C. H. : En ce qui concerne le célibat, dans la vie sacerdotale, demandons franchement si un prêtre doit nécessairement être célibataire. J’ai une très haute opinion du célibat, mais est-il indispensable ? J’ai dans mon diocèse des diacres mariés qui exercent leur diaconat de manière merveilleuse, font des homélies par lesquelles ils touchent les gens beaucoup plus fortement que nous, qui sommes célibataires. Pourquoi ne pas avoir aussi des prêtres mariés ? Et même, si un prêtre ne peut plus vivre cette solitude, on doit pouvoir le comprendre, ne pas le condamner. Moi, maintenant, je suis vieux, cela me concerne moins…
Espoirs du synode
Si dans le passé on pouvait considérer le discours religieux et le monde comme stables, statiques, figés pour l’éternité, aujourd’hui au cours d’une seule génération nous assistons à des changements majeurs dans nos modes de vie. Découvertes scientifiques et réussites technologiques font vaciller nos certitudes et nos croyances. Il n’est plus possible de répéter à nos contemporains les textes anciens traduits mot à mot du grec ou du latin. La langue change de génération en génération, parents et enfants n’utilisent plus les mêmes mots, ou leur donnent un sens différent. J’estime aussi qu’un discernement entre mythes, légendes, rhétorique et sens s’impose dans les textes canoniques lors du passage d’une foi d’enfant à une foi d’adulte.
J.-C. H. : [Comme rapporteur du Synode], je dois être celui qui doit écouter. Ainsi, ce sont les gens qui doivent remplir ma tête et les pages. C’est cela le synode. … Aujourd’hui, on ne peut plus se contenter de donner des ordres du haut vers le bas. … La différence [avec le passé] est que cette fois, le changement de civilisation a une force inédite. C’est pourquoi il nous faut un nouveau langage qui doit être fondé sur l’Évangile. Or, toute l’Église doit participer à la mise au point de ce nouveau langage : c’est le sens du synode.
À mon avis, la plus grande difficulté à surmonter se trouve dans l’extrême centralisation de l’Église et de la grande inertie aux réformes de la gérontocratie vaticane. Le temps de la théologie se compte en siècles ou en millénaires (11 siècles pour inventer le purgatoire) alors qu’aujourd’hui, l’ajustement du discours évangélique aux diversités sociétales devrait se faire en continu, à l’échelle des décennies !
R. Kirsch, juin 2022